dimanche 2 février 2014

LOGO-RALLYE

31 janvier 2014


Je suis fatiguée. Dommage, la soirée est si plaisante. Comment continuer ? Un éléphant pourrait me porter et un petit poulpe serait bienvenu pour me donner du tonus. Une bonne nuit de sommeil me serait un trésor inestimable. Malheur, des rêves de cactus me perturbent déjà. Un corbeau, mauvais présage, vient déjà me tourmenter. Une photo noir et blanc pour finir le tableau.

Je suis fatigué de côtoyer des monstres. Si encore ils étaient aimables. Mais non, juste des éléphants balourds qui barrissent à tout propos. Remarquez, moi je pense comme le poulpe, mes idées sont flasques et liquides, tout juste bonnes à pousser les cailloux du trésor qui se cachent toujours au fond des mers. Même que mon copain Jeannot me dit toujours : "cactus et guitare, y'a que ça de vrai." Il connaît la musique ce gars, corbeau de nuit, rapace de jour, pieuvre du soir, espoir comme dit ma tante, photo ou pas photo, je vous jure, la vie n'est pas simple.

Je suis fatigué. Là, je n'en peux plus de ces hamsters. Imaginez un peu une douzaine de hamsters qui courent dans leurs roues comme des éléphants toute la nuit. Croyez-moi, c'est l'enfer. Si j'avais su, j'aurais fait de l'élevage de poulpes. Ça rapporte moins, mais alors le calme ! Je vous dis pas. Bon OK, c'est pas avec ça que vous amasserez un trésor. Mais vous croyez que les hamsters ça nourrit son homme ? C'est la ruine en cactus le hamster du Mexique. Incroyable. Un corbeau passe encore... Quoique le dernier que j'ai eu m'a pris en photo pendant que je... Non mais oh ! Ça vous regarde pas ma vie privée, quoi merde.

Je suis fatiguée. Je n'ai plus envie ni d'écrire, ni de réfléchir, pas plus à un éléphant qu'à un volcan, je n'ai plus la flamme, je suis un poulpe qui s'enfonce dans les profondeurs du vide, je ne vois aucun trésor se présenter devant moi, quand je me retourne je me pique sur un cactus, j'ai l'âme sombre comme un corbeau et je ne voudrais pas me voir en photo. J'ai sommeil.

Je suis fatiguée de toutes ces histoires. Ça ne finira donc jamais ! Ces pauvres éléphants qui se font tuer pour leurs défenses ! C'est affligeant ! Quelle bande de poulpes sans cervelle ! La vie est quand même particulière. Parfois les choses arrivent comme des trésors, parfois la vie nous pique comme les cactus... Les corbeaux volent au-dessus de nos têtes, pourvu qu'ils ne nous chient pas dessus. Ça ferait une belle photo !

Je suis fatiguée. Quelle semaine infernale, prise entre la chasse à l'éléphant et la pêche à la grenouille, puis occupée à nettoyer tous les poulpes pêchés la veille, et enfin à lustrer les pièces du trésor sorti de la mer la semaine précédente. Ferais-je des cactus au dîner ? La recette lue tantôt sur internet me paraît idéale, assortis d'un corbeau rôti et d'un flan de tortue. Je prendrais ce menu en photo, je suis sûre qu'il attirera les touristes les plus délicats dans mon restaurant.

Je suis fatiguée et je tombe de sommeil. Mais grâce aux exercices de l'éléphant, nous restons éveillés, de peur qu'il nous écrase. Le poulpe sort de l'eau en étendant ses tentacules. Impossible de s'endormir avec ce clapotis ! Mais quel trésor de voir la lune se mirer dans l'océan ! Je marche pied-nus sur le sable blanc au milieu des cactus parsemés ici et là. Un corbeau vole au-dessus de ma tête. Que fait-il à cette heure de la nuit ? N'est-il pas couché lui-aussi ? J'aimerais le prendre en photo pour être sûre que je n'ai pas rêvé.

Je suis fatiguée. Je veux en finir, ma tête est brouillée, embrumée ; pas d'éléphant rose, mais presque : je suis saoulée par tous ces mots. Un poulpe, comme un casque m'enserrant la tête, m'empêche de penser, de puiser des trésors de belles tournures dans ma tête-passoire. Un cactus sur lequel je me serais assise, ne me bloquerait pas plus ! Encore beau ou belle, mais pas vaillante ! Y'a pas photo, faut que j'm'arrête !

22 février 2014

Tout aurait pu commencer ainsi : le téléphone sonnait sans cesse et j'arrivai à grand peine jusqu'à lui, mes deux cannes dans une main, mon verre de rhum dans l'autre, je n’empêtrai dans ma jupe verte, le tapis dur faisait mal à mes pieds nus. Je frôlai les murs du couloir sombre. Je devinai la porte du salon au loin, et plouf, c'est alors que je trébuchai sur l'aquarium resté par terre.

Tout aurait pu commencer ainsi, une fille, un mec, deux cœurs, rien de plus banal me direz-vous au téléphone, mais en face oseriez-vous ? Bref reprenons, nous sommes donc à Rome, avec ce couple de cœur et leur enveloppe corporelle, pas rongée par les vers heureusement pour nous. Donc ce couple à Rome, cette ville ou le mal se transforme en bien, allait leur être bénéfique, car l'un et l'autre ne s'attendaient surtout pas à ça. Ces deux personnes en cure d'anti-dépression spéciale femme mûre (même si eux ne l'étaient point) allaient tomber l'un sur l'autre au sens propre du terme. Plouf, un plongeon suivi d'un "putain espèce de connard, regarde avant de sauter !" Mais une fois les yeux dans les yeux... "mais Marcel, c'est bien toi ?" "Mon dieu, maman, mais que fais-tu là ?!"

Tout aurait pu commencer ainsi. Comme un été au bord des larmes, un cygne ratant son envol et pourtant lorsque le téléphone sonna, Josie courut avec joie vers la voix qui l'attendait. Et là, tout bas cela : le voyage prévu de longue date à Rome semblait remis aux calendes grecques, vers les cieux lourds qui mettaient à mal ses rêves. Josie raccrocha, s'en allant titubante comme un boxeur sonné par les coups (de téléphone), sa vue se brouilla. Et ce n'est que plus tard, lorsque la nuit était depuis longtemps tombée, qu'elle se rappela le mur du son contre lequel elle s'était fracassée. Plouf !

Tout aurait pu commencer ainsi, mais quelle connerie pour démarrer un roman. C'est téléphoné d'avance et pourtant je en m'y retrouve pas, je vais partir quelques jours à Rome pour me ressourcer vers des cieux plus cléments. Mais j'ai mal à mon écriture qui s’essouffle et je m'emmure dans ce mutisme qui caractérise les.. Oh, Plouf ! Je tombe....

Tout aurait pu commencer ainsi ; mais ce n'est pas le cas, cela téléphone et c'est ma mère qui m'entraîne sur le rhum, dernier vers de Verlaine comme si j'étais au courant de tout se qui se tramait mal dans cette vie, moi qui suis sa fille et qui ne connais pas le quart du mur qui cerne notre plouf, notre plongeon dans les ténèbres.


1 commentaire:

  1. Félicitations à Fabienne et Frédéric
    qui tels 2 finauds farfadets farfelus
    ont fabriqué et fignolé
    cet atelier d’écriture fantaisiste et festif
    ( et bien arrosé semble t il )
    pour flirter à foison avec les mots
    sous les froids flocons fosgiens...
    Fort fraternellement et affectueusement
    Denise

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